AAC – 42e Journées de L’Association d’Économie Sociale – 28-29 août 2023, Perpignan

Économie sociale et Territoires

En 2015, la loi portant sur une nouvelle organisation des territoires de la République, « loi NOTRe », s’inscrivait dans la suite de la loi de modernisation de l’action publique territoriale et de l’affirmation des métropoles et celle relative à la délimitation des régions de 2015. Elle fixait comme objectifs, la simplification et la clarification des compétences respectives des collectivités locales; la volonté de faire des régions les moteurs du redressement économique du pays ; la finalisation de la carte intercommunale ; et le renforcement des solidarités territoriales et humaines. La loi NOTRe, comme d’autres au préalable, portait sur l’idée que l’organisation et le maillage du territoire n’étaient pas neutres tant sur l’activité économique, que sur les questions sociales.

De fait, le territoire n’est pas sans incidence sur l’économie au sens large. Difficile, comme le fait la théorie dominante, de le considérer globalement comme étant neutre. Jean de Sismondi, dès 1819 dans son Nouveau manuel d’économie politique, soulignait les faiblesses de l’analyse de David Ricardo, entres autres, par sa manière de prendre en compte l’espace en général et la spécificité des territoires en particulier.

En effet, si l’espace est une réalité physique, les territoires sont le produit d’un construit social. En tant que tel, ils concourent à influencer les acteurs, ils participent de la construction des représentations sociales et produisent des césures – des frontières – dont les effets sont multiples (différences dans la prise en charge, territorialisation des normes juridiques, …). Dans cette perspective, les territoires institutionnels et les compétences associées aux différentes collectivités peuvent constituer des facteurs d’aggravation des inégalités.

Le territoire national, et encore moins européen, n’est pas homogène. Cette absence d’homogénéité est susceptible de produire des effets, démographiques et sociaux. Les interrogations sur l’évolution des inégalités territoriales interrogent aussi les découpages des territoires. En quoi ces derniers produisent-ils les premiers? En particulier, les crises récentes (financières, sanitaires, énergétique) ont clairement souligné l’importance de ces disparitésterritoriales. Elles ont aussi joué un rôle dans la manière de repenser et renforcer l’action des territoires.

Par ailleurs, depuis de nombreuses années, les expérimentations territoriales ont été utilisées comme outil d’aide à la décision publique. Il n’est pas rare, dans de nombreux domaines comme la santé, l’éducation, l’emploi, d’expérimenter des dispositifs sur des territoires avant d’envisager son extension à l’ensemble du territoire national. Le projet « Territoires zéro chômeur de longue durée » constitue un exemple récent de ce type de démarche. De telles expérimentations peuvent servir comme outil d’amélioration des dispositifs et d’interrogation sur la pertinence des politiques. Néanmoins leur généralisation peut se heurter à l’hétérogénéité des territoires. Ce qui a pu fonctionner en un lieu n’assure pas qu’il en sera de même dans un autre lieu, tant les facteurs à l’œuvre sont complexes.

L’économie sociale a toujours intégré au cœur de ses réflexions les territoires comme éléments explicatifs mais aussi comme objet d’étude propres. En particulier, une des origines et justifications de l’économie sociale réside dans les difficultés du secteur public à répondre pleinement à l’hétérogénéité des besoins de la population. Le secteur associatif joue un rôle important à l’échelleterritoriale, en mobilisant les ressources locales (SCOP, Mutuelles locales, coopératives, associations, …).

Les territoires sont aussi riches d’innovations dans l’économie sociale en général et les politiques sociales en particulier. Les introductions de minima sociaux à l’échelle locale (minimum social garanti à Grande Synthe, revenu d’autonomie pour les jeunes dans le département de la Loire Atlantique) constituent des initiatives récentes qui soulignent à la fois les ressources et la capacité d’intervention des acteurs au niveau territorial.

Plus généralement, le 42e colloque de l’AES se propose de faire l’actualité sur les rapports entre l’économie sociale et les territoires.

Modalités de réponse à l’appel à communication

Les projets de communications doivent être présentés selon le plan type suivant (2 à 3 pages maximum) :
Première page : titre de la communication, nom(s) d’auteur(s) ; adresse(s) postale(s) et électronique(s) de ou des auteurs [en cas de co-auteurs, souligner le nom du correspondant], organisme d’appartenance du ou des auteurs.

La proposition de communication comprendra les points suivants :

  • exposé bref de la problématique et de son enjeu ;
  • pour les communications entrant dans le thème principal du colloque, numéro du thème et articulation avec la problématique proposée ;
  • originalité de la communication en la situant dans la littérature existante ;
  • nature de la communication : théorique, empirique ;
  • démarche méthodologique : sources et outils ;
  • bibliographie sélective (5 à 10 références).

Calendrier

Jeudi 1er décembre 2022 : date limite de réception des projets de communication

Mercredi 14 décembre 2022 : réponse du comité scientifique aux auteurs Vendredi 17 mars 2023 date limite de réception des textes définitifs pour une éventuelle publication aux Éditions Campus Ouvert, partenaire des 42e journées de l’AES.

Plus de détails sur l’AAC dans le fichier attaché.

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