10e Congrès international de l’AFEP 2021 : Ressources – 29 juin au 2 juillet 2021 – Toulouse

Le site du colloque 2021 – 10e Congrès de l’AFEP : Ressources

Les multiples crises environnementales, migratoires, sociales, financières, productives, bancaires… et évidemment sanitaires que connaissent les sociétés contemporaines sont multifactorielles et interconnectées. La situation dans laquelle le monde est plongé suite à la pandémie causée par la propagation du Covid-19 révèle cette interdépendance du politique, du sociale, du psychologique, du biologique et de l’économique, non seulement dans les effets, mais aussi dans les facteurs d’émergence et de dynamique. La question des ressources, tout particulièrement, se situe au cœur de ces épisodes, mettant en relief des enjeux majeurs à différents points de vue, relatifs à leurs définitions, à leur distribution et aux modalités de leur mobilisation et leur gestion stratégique et politique.

S’il ne s’agit pas de réduire l’ensemble des faits sociaux et économiques à la problématique des ressources, il apparaît néanmoins nécessaire de questionner « ce qui fait ressource », dans diverses circonstances, et en particulier dans ces moments de crise. Cela nécessite de considérer l’ensemble des dynamiques politiques, économiques et institutionnelles qui président à leur (re)production, leur appropriation, leur mobilisation et activation, leur usage et aux conflits qui y sont liés, ainsi qu’à leur mise en valeur économique (rivale) et/ou sociale. En bref, il s’agit de questionner et de comprendre les processus qui permettent de constituer et de qualifier des objets et/ou des dispositifs en ressources, et de les gérer (de manière privée ou collective), mais également de questionner les processus par lesquels les ressources habilitent et contraignent.

Réfléchir à la question des ressources présente l’intérêt d’envisager un double croisement : à la fois disciplinaire et thématique. Les ressources renvoient très largement aux conditions de possibilité de l’action individuelle et collective, problématique au cœur des sciences humaines et sociales. Elles concernent évidemment les phénomènes économiques, notamment de manière très classique les échanges marchands (dotations initiales, droits d’accès, revenus, capacités propres à la prise de décision…). Cette thématique ouvre également vers les approches institutionnalistes, qui considèrent l’ensemble des ressources dont disposent les collectifs et les organisations (notamment les entreprises, quelles que soient leurs formes) pour assurer leurs fonctions économiques et/ou sociales : travail (ressources humaines, modalités d’organisation et de qualification du travail, ressources en connaissances…) ; capital (actifs financiers, capital manufacturé, foncier…) ; connaissances (patrimoines productifs collectifs, savoir-faire locaux, droits de propriété intellectuels) ; dispositifs de coopération et réglementation publique ; régime institutionnel d’accès aux ressources, etc.

Aborder les questions de l’organisation productive par une entrée par les ressources permet d’introduire ou de réintroduire dans les débats économiques au moins trois enjeux principaux de questionnement :

1. L’entrée par les ressources permet de réactualiser les enjeux écologiques, via la problématique de raréfaction des ressources environnementales et de leurs seuils de renouvellement ou de résilience, ainsi que de leur destruction. Étant donné le caractère de bien commun de ces ressources, cette thématique invite également à réinterroger les formes d’appropriation et les régimes de propriété dans lesquels elles sont inscrites. Plus généralement, l’entrée par les ressources invite à reconsidérer les rapports (productifs ou non, d’usage ou non) que les sociétés humaines entretiennent avec leur environnement naturel, mais également
les rapports de pouvoir qui constituent les liens sociétés/natures.

2. Aborder les phénomènes économiques et sociaux au prisme des ressources conduit à privilégier une approche par les processus, inscrits dans une temporalité historique, par lesquels des objets, des institutions ou des dispositifs « font ressources ». Les ressources ne peuvent être qualifiées comme telles qu’à partir du moment où elles ont été « activées », c’est-à-dire où des dispositifs ont été agencés et configurés de manière à servir un objectif défini. Ces processus posent de nombreuses questions. Quelle est leur nature ? Dans quelle mesure et comment structurent-ils et organisent-ils l’action collective et/ou l’action publique ? Comment et par qui sont mis en oeuvre les agencements et processus d’activation ? Comment les objectifs
ont-ils été négociés ? Avec quel degré de légitimité ? etc.

3. La thématique des ressources invite à (re)questionner le rôle des espaces, tant géographiques qu’organisationnels, dans l’activation mais aussi la préservation des ressources. Les enseignements de l’économie industrielle, de l’économie régionale, ainsi que de la géographie et de la sociologie des réseaux mettent l’accent sur les rôles des proximités géographiques, organisationnelles et cognitives dans les processus de coordination et dans les transactions. Cette thématique invite ainsi à ne pas négliger la dimension politique propre, non seulement aux ressources elles-mêmes, mais également, et peut-être surtout, aux différentes manières de les qualifier (capital, actif, patrimoine…) selon les objets considérés (ressources naturelles, humaines, cognitives, relationnelles, territoriales, économiques, financières…).

France, mais également le Brexit, la reconfiguration des accords multilatéraux, les mobilisations environnementales ainsi que les enjeux migratoires internationaux ont mis au cœur des débats la question des ressources. Elles ont également mis en évidence leur nature à la fois économique et politique (répartition des ressources, enjeux liés aux inégalités, type de ressources nécessaires pour s’activer, s’émanciper, se faire entendre, peser dans les rapports de force socio-économiques…). Cette question est également au cœur des enjeux de la gestion politique et économique de la crise sanitaire du Covid-19. Aborder cette crise dans cette perspective permettrait sans doute de mieux penser les conditions de vie du « jours d’après », ou envisager un modèle de société plus juste et résilient. Comme les ressources renvoient à l’ensemble des dispositifs politiques et institutionnels qui cadrent l’organisation de l’action collective, elles constituent, en effet, un objet heuristique pertinent pour aborder les phénomènes économiques et sociaux actuels et à venir, en particulier ceux liés à la transition écologique et la compréhension des mécanismes de survenue et de dépassement des crises.

Dans l’esprit d’ouverture qui caractérise l’approche pluraliste promue par l’AFEP, le congrès reste ouvert à toute thématique ou approche. Les propositions ne portant pas explicitement sur la thématique du congrès sont donc également bienvenues et attendues.

L’édition 2020 ayant été annulée, les dépôts déjà effectués sont conservés pour 2021!

Les propositions de communications et d’ateliers thématiques (ouverts ou fermés) déposés en 2020 sont conservés pour 2021. Vous avez la possibilité de proposer de nouvelles thématiques, en particulier relatives à la situation sanitaire engendrée par la pandémie Covid-19, jusqu’aux dates limites (déterminées ultérieurement).

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