Porté par les économistes du LiRIS, le séminaire ESR² reprend ses activités avec une séance le 22 février consacrée au pouvoir politique du chiffre avec deux interventions

Lien  visio-conférence : https://zoom.us/j/98855577004?pwd=Mkt2cDh0eVRITmtzNmRqbTFNMEFUZz09

–Anaïs Henneguelle, maîtresse de conférences en économie à l’Université Rennes 2 (LiRIS)

Le pouvoir politique du chiffre analysé au regard de la sociologie de la quantification : une revue de littérature

Y a-t-il un “pouvoir” ou une “magie” du chiffre ? Comment les statistiques sont-elles utilisées pour piloter l’action publique ? Quels sont les effets sociaux et politiques des chiffres ? Ces questions apparaissent indispensables pour toute personne s’intéressant aux sciences sociales, qu’elle soit étudiante, enseignante ou chercheuse, mais également pour tout citoyen curieux de mieux appréhender la force politique du chiffre. Pour y répondre, cette communication se propose d’explorer le champ de la “sociologie de la quantification”, véritable boîte à outils pour comprendre et décrypter la construction sociale des chiffres et des indicateurs. Elle s’intéressera en particulier aux travaux qui évoquent une « gouvernance par les nombres » (d’Alain Desrosières à Alain Supiot) pour se poser la question de la place démocratique du chiffre dans nos sociétés.

-Hervé Guyon, maître de conférences en économie à l’Université de Brest (AMURE)
La fonction politique de l’argument statistique en économétrie du comportement : le cas des modèles de choix discrets

Les modèles de choix discrets, issus des travaux initiés par McFadden pour lesquels il a reçu le prix Nobel d’économie, sont très utilisé en économétrie du comportement pour modéliser les choix et préférences. Nous présenterons dans un premier temps rapidement ces modèles et leurs évolutions, leurs soubassements théoriques, les problèmes associés discutés dans la littérature académique en Économétrie Dans un second temps sera abordé des problèmes plus rarement discutés : quelle est l’ontologie des objets étudiés (c’est quoi concrètement « l’utilité » ?) ? Peut-on mesurer une utilité ? Rapport entre modèle et réel ? A partir de ces questions, nous discuterons des propositions faites dans la littérature académique pour répondre aux problèmes soulevés. In fine, il apparaitra que la seule légitimité de ces modèles est avant tout leurs fonctions politiques.