Appel à contributions – “La philosophie politique à l’Anthropocène”


Comme cela avait été annoncé lors du 6ème colloque international de philosophie économique
de Lille (28 juin-1er juillet 2023), nous envisageons de publier un ouvrage sur le thème
Philosophie économique de l’anthropocène aux éditions Hermann en octobre 2025.
L’appel s’adresse à celles et ceux qui ont participé au colloque et plus largement à tous les
chercheurs travaillant sur la thématique de l’anthropocène dans une perspective de
philosophie économique, d’histoire de la pensée économique, de théorie politique, d’éthique
et, plus généralement, des sciences sociales.


Le but de cette publication est de partager avec un large public les enjeux et débats
contemporains autour des défis posés par l’anthropocène, tels qu’ils sont abordés par les
chercheurs de différentes disciplines des sciences humaines et sociales. Il s’agit d’établir un
état des lieux de la recherche dans ces disciplines sur l’anthropocène.
L’architecture provisoire de l’ouvrage, qui pourra évoluer en fonction des contributions
reçues, pourrait comprendre cinq parties :
1- L’anthropocène, histoire politique et économique
2- Philosophie économique et théorie économique de l’anthropocène
3- Justice, éthique et anthropocène
4- Politique, démocratie et souveraineté
5- La nature, le vivant et les milieux

Les articles, en français, de 60.000 caractères espaces comprises au maximum, feront l’objet
d’une évaluation avant sélection.


Calendrier

  • Date limite d’envoi des propositions : 1er décembre 2024
  • Date d’envoi des rapports aux auteurs : 1er février 2025
  • Date d’envoi des articles définitifs : 1er juin 2025
  • Date de publication estimée : octobre 2025

Les soumissions d’articles doivent être envoyés à :
– Alexandra Hyard : alexandra.hyard@univ-lille.fr
– Patrick Mardellat : patrick.mardellat@sciencespo-lille.eu

Thématiques

Nous sommes entrés dans une période où nos activités humaines, et, en particulier nos activités
économiques, transforment, voire menacent les écosystèmes. C’est ce qu’il est convenu
d’appeler l’anthropocène. Son avènement correspond à l’essor de la révolution industrielle, que
certains associent également au développement du capitalisme, justifiant pour certains le
néologisme de capitalocène. La destruction du commun – les climats, les milieux, les espèces,
etc. – semble irréversible, menaçant l’habitabilité de la terre et la biodiversité. L’humanité
devient le sujet de cet événement considérable, sans distinction d’appartenance culturelle ou
nationale. Nous n’avons pas les institutions pour faire face à ce défi sans pareil dans l’histoire,
et ne savons pas non plus quelle discipline scientifique peut faire de cet événement son objet.
Les principaux courants de la science économique s’avancent avec leurs dispositifs de mesure
du bien, de sa croissance, de sa distribution et de son utilisation. Sont-ils équipés pour mesurer
la destruction du bien commun et y apporter des remèdes ?


Les différents courants de l’économie n’ont pas la capacité de fournir une mesure
universelle, au-delà des découpages politiques des États-nations, de la production, distribution
et consommation des richesses. L’humanité prise comme l’agent économique de
l’anthropocène ne sait pas comment agir, elle est tétanisée et nous ne savons que faire ni
comment faire. L’économie est mise en échec. Cette crise n’est pas seulement une crise de
l’économie, ni une crise de l’humanité ou une crise du sens, c’est aussi et surtout une crise
morale, intellectuelle et scientifique. La philosophie économique est ici convoquée car les
prétentions de l’économie à fournir les instruments de mesure pour guider l’action individuelle
et collective sont contestées. L’économie peut-elle encore nous instruire et nous guider face
aux enjeux de l’anthropocène ?


La question d’une autre économie est posée. L’économie n’a pas toujours eu la forme
capitaliste globalisée que nous lui connaissons aujourd’hui. Par le passé d’autres économies ont
existé, ne constituant pas un système monétaire de production et d’échange sous l’autorité du
Léviathan. D’où les questionnements suivants :
– Assiste-t-on au retour d’une économie non politique, soit une économie éthique de
l’usage ?
– Une économie locale plus soucieuse des milieux serait-elle la réponse aux défis
contemporains ?
– S’agit-il d’un retour à des formes économiques du passé, primitives, domestiques ou
communautaires ?
– La crise actuelle est-elle donatrice du sens de ce qui nous advient : le don d’une
humanité commune qui nous oblige au service d’autrui et du semblable ?

Mots-clés : Philosophie économique, anthropocène, nature, vivant, capitalisme, politique,
éthique.

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