Edito du président de l’AFEP

[violet]Depuis sa création en septembre 2010, l’AFEP est devenu un acteur reconnu, voire incontournable, pour tout ce qui touche à l’enseignement et à la recherche de l’économie en France.[/violet]

Article original

Depuis sa création en septembre 2010, l’AFEP est devenu un acteur reconnu, voire incontournable, pour tout ce qui touche à l’enseignement et à la recherche de l’économie en France.

Deux raisons principales expliquent cette étonnante réussite. En premier lieu, comme nous avons pu le constater lors de nos différents entretiens, le pluralisme est une idée forte à laquelle est spontanément sensible la très grande majorité de nos interlocuteurs. Non seulement parce que l’éthos scientifique valorise naturellement l’esprit critique plutôt que le sectarisme, mais surtout parce que chacun, ou presque, est conscient qu’en matière d’économie, l’enjeu du pluralisme va bien au-delà de la seule pratique scientifique. Sans diversité des diagnostics et des propositions, il ne saurait y avoir de véritable débat démocratique. L’aveuglement majoritaire des économistes face à la crise financière récente est là pour rappeler à tous à quel point une pensée monolithique est un handicap dirimant, dont le coût peut s’avérer {ex post} des plus extravagants.

Cependant la justesse de nos analyses n’explique pas à elle seule l’influence qu’a acquise l’AFEP au cours des deux dernières années. Il a fallu bien plus, à savoir notre mobilisation et notre détermination. L’AFEP est un collectif qui fonctionne exclusivement à l’énergie militante. Notre première force est le nombre de nos adhérents. Beaucoup d’entre nous consacrent une part significative de leur temps à faire connaître nos analyses dans les lieux les plus divers, et pas nécessairement avec la casquette AFEP. En tant que président de l’AFEP, je tiens à remercier fortement tous ceux qui se mobilisent pour faire progresser l’idée de pluralisme, où que ce soit.

Au cours de l’année 2012, en juillet, il nous a été possible de mesurer directement notre capacité d’influence à l’occasion de notre congrès annuel organisé en partenariat avec deux associations internationales d’économie politique, l’AHE et l’IIPPE, ainsi que de multiples revues et réseaux de chercheurs. Cette rencontre a permis de mettre en valeur la dimension internationale de nos travaux en rassemblant plus de 600 participants venant d’une cinquantaine de pays. Ce fut de l’avis général un grand succès. Le mérite en revient tout particulièrement à ceux qui, depuis plus d’un an, ont travaillé à la préparation de cet événement. Qu’ils en soient ici remerciés.

L’année 2013 sera sans nul doute décisive pour l’avenir de l’économie politique. Du fait de l’extrême rareté des passages en rang A pour tous les maîtres de conférence et les chargés de recherche qui défendent des positions hétérodoxes, l’existence même des courants critiques en économie se trouve condamnée à court terme si rien n’est fait pour inverser la tendance. À cette fin, l’AFEP propose la création d’une nouvelle section du CNU, sans agrégation, intitulée « Économie et société ». Faire en sorte que ce projet devienne réalité sera au centre de notre mobilisation pour l’année qui vient. Même si, au cours des derniers mois, l’idée d’une nouvelle section a fait du chemin dans les esprits des uns et des autres, il reste encore beaucoup à faire. Et d’abord un travail de réflexions en commun à partir des expériences et des compétences de chacun d’entre nous dans le but d’enrichir et de préciser nos propositions. Aussi l’AFEP organisera-t-elle, le lundi 18 mars après-midi, un débat général sur ces questions, ouvert à tous.

Nous reviendrons vers vous très bientôt pour vous en faire connaître les modalités concrètes.

Bien entendu, ce projet de création n’implique en rien l’abandon de nos combats en faveur du pluralisme au sein même de la section 5. Nous nous employons tout au contraire à ouvrir de nouvelles voies dans l’enseignement de l’économie et à faire progresser le pluralisme auprès des instances d’évaluation des enseignants-chercheurs. Plus spécifiquement, l’AFEP milite et continuera à militer pour une « liste plate » ; autrement dit, contre le classement des revues comme outil d’évaluation des économistes.

Pour conclure, rappelons que notre prochain congrès aura lieu à Bordeaux les 3, 4 et 5 juillet 2013. Nous vous y espérons nombreux. N’oubliez pas de faire parvenir votre résumé, la date limite du 1er février approche rapidement.

Enfin, notre association ne peut vivre sans votre concours à tous. Aussi, pensez à renouveler votre adhésion. Diffusez nos propositions.

Dans certaines régions, l’AFEP est peu représentée. Sachez que tous les membres du CA (et d’autres) sont disponibles pour participer à des débats qui seraient organisés pour nous faire mieux connaître. N’hésitez pas à faire appel à nous si nous pouvons vous être utiles.

André Orléan

Article original

Leave a Comment

Your email address will not be published.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Vous aimerez aussi

X