8e Colloque de l’AFEP 2018 accueilli à Reims par le laboratoire d’Economie et Gestion REGARDS

 

 

 

 

 

 

 

Le laboratoire d’Economie et Gestion REGARDS (EA 6292) de l’Université de Reims Champagne-Ardenne organise le 8e Colloque de l’AFEP 2018  du 3 au 6 juillet 2018 Le colloque de Reims se tiendra, comme le veut la tradition, à la fois sur une thématique centrale proposée aux chercheurs, et pour ceux qui le souhaitent des sessions sur les thématiques qu’ils proposeront. Les auteurs de propositions de sessions (ou panel) et de communications pourront donc se situer soit dans la thématique centrale présentée ci-dessous, soit dans les panels autres.
 
Le programme du congrès est à retrouver sur le site du laboratoire REGARDS ou ICI
 
La procédure d’inscription au congrès 2018 est à retrouver en détail ICI
 
La procédure d’inscription au doctoriales 2018 et le programme sont disponibles en détail ICI
 

Crises et transitions

Les métamorphoses du capitalisme génèrent des tendances lourdes d’évolution de nos sociétés sur les plans social et écologique, mais le pire n’est pas inéluctable. Dans la dynamique des formations économiques et sociales complexes des contre-tendances à la régulation marchande émergent. Les transitions, même si elles ont « toujours à faire » avec la dynamique de l’accumulation capitaliste, ne sont pas toutes, loin s’en faut, réductibles à celle-ci. Par exemple, la crise écologique généralisée est liée aux modes de production et de consommation capitalistes. Mais, elle ne peut se résumer à une question adressée au seul capitalisme. Par ailleurs, ces transitions sont à la fois des sujets d’étude, que l’on cherche à objectiver, mais aussi des objets de gouvernement et de décisions individuelles ou collectives. Elles donne lieu à la construction de représentations du futur, qui ne sont pas réductibles à des constructions idéologiques : les acteurs en usent pour peser sur les actions économiques et politiques mises en œuvre aujourd’hui.
 
Appeler à réfléchir à une thématique des transitions soulève des questions de différente nature. D’abord, elles introduisent des questionnements sur les niveaux d’approches pertinents. Les niveaux de caractérisation analytique et les niveaux d’action collective peuvent être différents, et les espaces concernés doivent souvent être caractérisés dans des démarches méso-économiques multiniveaux. L’économie appréhende les outils d’actions, que ce soit pour les déconstruire (le New public management, les marchés de CO2, …) ou pour en élaborer de nouveaux. Les travaux pluridisciplinaires du Sustainability Transition Research Network en Transition Management en sont un bon exemple, de même que – sans exhaustivité- les réflexions critiques sur l’entreprise, celles des juristes sur les communs ou les nouvelles perspectives en sciences de gestion.
 
L’étude des transitions nécessite un réel pluralisme des méthodes mobilisées (théorisation, modélisation, méthodes narratives quantitatives ou qualitatives, scenarii quantifiés ou non, économétrie, approches institutionnelles, histoire de la pensée, …). Elle s’appuie aussi sur des démarches interdisciplinaires. Celles-ci se déploient dans des programmes de recherche au sein des SHS. Mais également dans ceux associant sciences physiques, sciences de la vie, sciences de l’ingénieur et sciences de l’Homme et de la Société. Enfin, une réflexion particulière doit être portée sur les relations qui se tissent – tantôt de façon particulièrement perverse, tantôt à bon escient – entre les sciences, l’économie, la politique et la société autour de ces transitions.
 
Le présent appel à communications du congrès AFEP 2018 ne vise pas proposer un “catalogue des transitions”. Nous souhaitons donner toute leur place à la présentation d’expérimentations de transitions. Le congrès vise aussi à susciter des contributions à la construction de problématiques de transition. Les perspectives historiques, ou articulant économie et sciences politiques, sociologie ou management, ou encore interdisciplinaires avec les sciences d’ingénieur ou de la vie (économie circulaire, écologie industrielle, …) sont les bienvenues.
 
Les transitions peuvent porter sur la question écologique, démographique, mais aussi sur la financiarisation, sur l’articulation entre crises et métamorphoses du système capitaliste, sur les régulations d’ensemble ou sectorielles et territoriales et – si l’on dit que le XXIe siècle sera celui des communs – sur la place de ces derniers dans les transitions.
 
On propose ci-dessous, à titre indicatif, un exemple afin de susciter des panels et communications dans tout domaine que les chercheurs souhaiteront traiter.
 
La transition démographique ne se superpose pas totalement à celle des systèmes de protection sociale. Néanmoins, les deux génèrent des questions proches : la grande hypothèse d’une transition vers l’individualisation des systèmes de protection sociale a-t-elle une consistance analytique ? Les politiques favorisent une segmentation croissante en deux catégories. D’une part des populations solvables dans une silver economy, ou via des dispositifs assurantiels privés, d’autre part des populations suffisamment précaires pour qu’on daigne les assister. Peut-il exister une protection sociale en régime de décomposition du rapport salarial ? Par ailleurs, ne faut-il pas analyser les transitions comme des “composés de transitions” ? Voire comme des jeux de contradictions entre transitions ? Par exemple, la transition épidémiologique cohabitent avec des transitions démographiques, mais également technologiques, ou professionnelles. Les systèmes de santé ou de protection sociale ne sont-ils pas pris dans une contradiction entre les nouvelles formes d’accumulation capitaliste et les nouveaux besoins de protection, alors que les deux facteurs s’alimentaient plutôt durant la période fordiste ?
 
Dans le cadre de cette thématique des transitions, l’appel à communication du colloque souhaite également susciter deux types de contributions plus transversales
 
Par exemple, en quoi faut-il repenser les démarches et les questions de recherche face aux défis des transitions ? Nous souhaitons privilégier des analyses sur les résistances du consommateur, les pratiques de consommation alternatives ou collaboratives, mais également les nouvelles démarches en comptabilité, réflexions sur l’entreprise, courant des critical management studies, … On pourra aussi s’interroger sur des évolutions des outils cognitifs en lien avec la transition vers des capitalismes renouvelés sur leurs bases : l’envahissement de la mesure et du contrôle (audit society) ; la montée en puissance d’incitations, expertises et contrôles qui opèrent en fonction des seuls critères financiers appelant probablement d’autres contre-pouvoirs que la très ambiguë RSE. Enfin, on pourra se demander si l’ESS est susceptible de produire des solutions originales de transition vers la durabilité ou est-elle, elle-même, prise dans les nouvelles dynamiques de concentration et de financiarisation ? Enfin, on pourra s’interroger le capacité du capitalisme à endogénéiser la critique écologique. La transition peut-elle s’opérer à l’intérieur du régime capitaliste ?
 
En théorie et philosophie économique, n’y a-t-il pas de nouveaux chantiers à ouvrir pour éclairer les questions de transition ? L’économie politique des transitions ne peut faire l’économie de penser en termes critiques de  « déconstruction ». Mais n’a-t-elle pas aussi l’obligation de penser ces transitions en termes normatifs de « construction » ?
 
Au-delà des « crises et transitions » qui constituent le cœur des questions du congrès 2018, toute recherche en cours qui témoigne du dynamisme des pensées institutionnalistes et pluridisciplinaires, sera considérée. De même, les contributions ou panels portant sur le pluralisme en science économique seront encouragés.
 
Comme l’année dernière, l’AFEP organise, en partenariat avec l’Association Charles Gide pour l’étude de la pensée économique, des ateliers sur l’histoire de la pensée économique, mettant l’accent sur la diversité des pensées économiques, leurs déploiements et leurs bifurcations. Les contributions en philosophie qui nourrissent ce même recul sont aussi les bienvenues.
 
Sur ces sujets l’association Charles Gide est complètement partie prenante de l’organisation du colloque. Nous construisons des biens communs ! Les contacts sont Jérôme Blanc : jerome.blanc@sciencespo-lyon.fr et Élodie Bertrand : Elodie.Bertrand@univ-paris1.fr.
 
Le congrès est précédé d’une journée dédiée aux doctorants, intitulée «Doctoriales de l’AFEP», qui se tiendra le 3 juillet 2018 . Les informations relatives à ces doctoriales seront communiquées ultérieurement.
 
Modalités de soumission :
 
L’appel à communication porte sur deux types de soumissions possibles.
 
Vous pouvez:
 
– soumettre une proposition de communication de type académique (résumé étendu de l’intention de communication qui ne doit pas excéder deux pages).
 
– soumettre une proposition de session (ou panel) ouverte ou fermée. Celle-ci est placée sous la responsabilité d’un-e ou plusieurs animateurs qui présente un programme complet avec l’ensemble des communicants. Les animateurs soumettent préalablement au comité d’organisation les résumés des communications pressenties.
 
Les intentions de communication seront envoyées à l’adresse suivante : afep2018@univ-reims.fr
 
 Calendrier
 
Les résumés de proposition de communication (deux pages maximum) sont attendus pour le 18 février 2018. Attention la date est modifiée et reportée au 4 mars 2018
 
Pour les ateliers fermés : les animateurs proposent un programme dont la définition thématique et l’animation seront sous leur responsabilité́. Les propositions d’ateliers fermés sont attendues pour le 19 février 2018.
 
Pour les ateliers ouverts, le comité d’organisation laisse les animateurs diffuser leur appel à communication spécifique. Néanmoins, le programme du panel devra parvenir au comité d’organisation pour le 19 mars 2018.
 
Dans tous les cas, la notification d’acceptation de la communication sera envoyée aux auteurs le 31 mars 2018.
 
Les papiers sont attendus pour le 1er juin 2018, pour une mise en ligne sur le site du congrès, sauf avis contraire transmis par les auteurs.
 
 Comité d’organisation : Jérémie Bastien, Samia Benallah, Jean-Paul Domin, Martino Nieddu, Amandine Rauly, Elen Riot, Franck-Dominique Vivien
 
Les informations pratiques (Hôtels, Transports) Ici!

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