Communiqué|Après le rapport Hautcoeur et avec le rapport de l’IDIES : l’AFEP souhaite sortir des voeux pieux et restaurer le pluralisme en économie

L’Association Française d’Economie Politique (AFEP) prend acte de la parution simultanée de deux rapports sur l’état de l’enseignement supérieur et de la recherche en économie en France….

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L’Association Française d’Economie Politique (AFEP) prend acte de la parution simultanée de deux rapports sur l’état de l’enseignement supérieur et de la recherche en économie en France.

D’une part, le rapport de Pierre-Cyrille Hautcœur, «[ L’avenir des sciences économiques à l’Université en France->http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/Formations_et_diplomes/05/1/Rapport_Hautcoeur2014_328051.pdf] » remis à Madame la secrétaire d’Etat le 4 Juin 2014. D’autre part, le rapport de l’IDIES (Institut pour le développement de l’information économique et sociale) «[ Sortir de la crise de l’enseignement de l’économie ->http://www.idies.org/public/Publications/1406RapportEnssupEcoIDIESFinal2.pdf]» réalisé sous la direction de Philippe Frémeaux et publié le 28 mai 2014.

L’AFEP se positionne ici sur les grandes lignes de ces rapports dont elle proposera une analyse plus détaillée lors de son[ Congrès (2-4 juillet 2014)->http://afep2014.sciencesconf.org/] à l’occasion d’un débat et d’une conférence de presse.

Les deux rapports constatent, comme l’a fait l’AFEP depuis 2009, l’étendue des dysfonctionnements affectant l’enseignement et la recherche française en économie aujourd’hui et appellent à la création d’enseignements pluralistes. Ils divergent cependant quant aux solutions à adopter.

En particulier, les préconisations du rapport Hautcœur se limitent à la formulation de vœux pieux quant à la défense du pluralisme. On cherchera en vain des propositions structurelles à même de résoudre les problèmes pointés. Le rapport Hautcœur rejette notamment la création d’une nouvelle section « Economie et Société » au sein du Conseil national des universités (CNU) [appelée de ses vœux par l’AFEP->https://assoeconomiepolitique.org/spip.php?article417], estimant que « rien n’assure que les universités décideraient de créer des postes dans cette nouvelle section ». (p. 32).

Non seulement le rapport Hautcœur ne propose aucune solution alternative qui soit à la hauteur des difficultés identifiées, mais il oublie aussi que cette nouvelle section s’appuiera sur plusieurs centaines de collègues, souvent très impliqués dans la gestion de formations, et qu’elle ouvrira la voie de la qualification à des collègues injustement rejetés par la section actuelle. En ce sens, la nouvelle section est la seule solution possible face aux enjeux de reconnaissance du pluralisme. En aucun cas la création de jurys à la carte, proposée par Pierre-Cyrille Hautcœur, ne serait susceptible de fournir de solution à un problème aussi massif.

Rappelons que l’AFEP avait révélé l’extinction accélérée du pluralisme en Sciences Économiques en [analysant le recrutement des professeurs à l’Université depuis 2000->https://assoeconomiepolitique.org/spip.php?article503] et en montrant que sur 120 professeurs recrutés entre 2006 et 2012, on ne compte que 6 collègues non affilié au main stream, soit 5%.

Le rapport de l’IDIES en revanche souligne que la création d’une nouvelle section aurait « le grand mérite d’assurer les conditions institutionnelles d’un minimum de pluralisme, pour autant que soit créé un nombre significatif de postes relevant de la nouvelle section » (p. 28).

Le rapport de l’IDIES rejoint les propositions de l’AFEP : le verrouillage de la profession au sein de la section actuelle du CNU empêche le recrutement d’enseignants-chercheurs à même de produire des connaissances et des enseignements pluralistes. Seule la création d’une nouvelle section authentiquement pluraliste le permettrait.

Au final, l’AFEP considère qu’il appartient désormais au pouvoir politique de prendre les mesures qui s’imposent pour faire revivre le pluralisme en économie dans nos universités et offrir aux étudiants les formations qu’ils sont en droit d’attendre. Il y a urgence.
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